Origines et fondements de l'analyse Psycho-Organique

L'Analyse Psycho-Organique (APO) a été créée, il y a plus de 30 ans comme méthode psychothérapeutique à part entière. Elle a puisé ses origines dans l'histoire et les recherches sur la psyché, et a été inspirée par les fondements de quatre courants principaux : la psychanalyse, l’approche psycho-énergetique/organique, la psychologie humaniste, et les systèmes de croyances philosophiques. Ces quatre courants font partie, en tant qu’axes de travail à divers degrés, du travail clinique thérapeutique en APO.

L’axe psychanalytique (Freud, Jung, Lacan, et autres) :

Principalement par l’utilisation des approches psychanalytiques dans le travail avec l’inconscient ; verbalisation, rêves et images, ainsi qu’avec le transfert et contre-transfert, l'Analyse Psycho-Organique a particulièrement développé une approche en traitant "le verbe" non pas uniquement comme "un mot signifiant", mais aussi comme un mot porteur d’un verbe qui contient un mouvement d'expression/inhibition. La notion de « refoulé » dans la psychanalyse est dans ce sens élargi en incluant les expressions/inhibitions corporelles, ainsi que l’intégration des émotions et de la conscience des significations. Cela implique un travail sur une philosophie personnelle du sens et de la sensation dans les moments « clé » dans la vie de la personne.

L’axe psycho-énergétique et psycho-corporel :

Ce champ a été stimulé en particulier par Wilhelm Reich, ensuite par Ola Raknes et développé plus loin par Alexander Lowen (Bio-energetic Analysis, Bio-energy), Frederico Navarro (Végétothérapie) et Gerda Boyesen (Psychologie Bio-dynamique).

Le principe de « charge énergétique » implique l’inhibition d’un mouvement avec des conséquences psychique et organique. La base de W. Reich de « tension-charge-décharge-relaxation » a été prise et développée par A. Lowen, F. Navarro, et G. Boyesen de manières différentes comme des outils thérapeutiques. Bien que W. Reich se soit focalisé sur la capacité sexuelle concernant l'orgasme, cette notion fondamentale de charge/décharge est transposée dans la thérapie psycho-corporelle dans un grand éventail d'utilisation pour pouvoir l’exprimer ou la dissoudre (Gerda Boyesen, « psycho-péristaltisme »).
Dans les années 30, Wilhelm Reich, disciple de Freud, montra que l'on pouvait atteindre l'inconscient à travers le corps et que les conflits et les résistances se retrouvaient aussi bien au niveau psychique qu'au niveau corporel. Les années 60 firent place à un nouveau courant de pensée qui introduit largement le corps en psychothérapie. Ce mouvement donna naissance aux psychothérapies psycho-corporelles. Dans les années 70, Gerda Boyesen, Ebba Boyesen, Mona Lisa Boyesen, et Paul Boyesen fondent la « Psychologie Biodynamique » développée à partir des travaux précurseurs de Gerda Boyesen.
La tendance dans les thérapies psycho-corporelles est l’aspect interventionniste par rapport à l’attitude psychanalytique peu interventionniste. L’Analyse Psycho-Organique, s’inspirant de l’axe psycho-énergétique/organique, et en particulaire de la Psychologie Biodynamique, a tenté de mettre en place une approche peu interventionniste en laissant place pour « ce qui vient du patient/client » comme dans l’attitude freudienne avec la « libre association ». Le corps est en conséquence devenu aussi un accès important vers l’inconscient et le refoulé.

L’axe de la psychologie humaniste :

Ce courant est largement inspiré par de nombreux philosophes et humanistes dès le début des civilisations. En tant que philosophie appliquée dans une approche thérapeutique du 20ème siècle, c’est d’abord le mouvement de Palo Alto (Gregory Bateson – Thérapie Familiale Systémique) en Amérique dans les années 50 et 60 qui met en place des outils thérapeutiques, mais l’approche humaniste dans la psychothérapie doit beaucoup à l’inspiration Jungienne.
Puis, Carl Rogers (Psychothérapie Centrée sur la Personne) , Ronald Laing (Anti-Psychiatrie), David Cooper (Anti-Psychiatrie), Fritz Perls (Gestalt), et William Schütz (Esalen) ont contribué à la philosophie thérapeutique existentielle, basé sur les valeurs humaines où un dialogue peut montrer que :« un plus un peut être plus que deux ».

L’axe philosophique et « sensologique » :

Développé par Paul Boyesen, la sensologie est un concept qui tient compte à la fois du sens (direction) que des sens (ressenti), c’est un des aspects fondamentaux de l’Analyse Psycho-Organique.
Normalement, la philosophie n'est pas considérée comme faisant partie de la psychothérapie, mais dans l'Analyse Psycho-Organique, il est impossible d'éviter les "systèmes de croyance" d'une personne.
Nous n’avons pas à transmettre quoi que ce soit entant que psychothérapeute en APO, par contre, à aider la personne à éclairer ses croyances ou système de valeurs liés à des moments importants de sa vie. Cela peut être vu comme des philosophies personnelles, des croyances, ou « des contrats » porteur de sens pour la personne dans des situations spécifiques (maladie, divorce, perte, choix de vie etc.).